Ville de Juarez, 2012: la solidarité veut dire combattre la violence envers les femmes

Le Cap, Afrique du Sud, 27 et 28 août 2012

Résolution

Ciudad Juarez, ville située au nord de l’Etat du Chihuahua au Mexique, est devenue particulièrement mal-famée dans les années quatrevingt-dix avec des cas répétés de violence contre les femmes: les deux formes courantes de violence étant les meurtres et les disparitions. Ces faits tragiques sont intervenus au cours de la décennie 1993-2003 lorsque quelques centaines de femmes ont été retrouvées mortes, leurs corps brutalement torturés, et beaucoup d’autres portées disparues.

À l’époque, il n’y avait pas de données fiables disponibles, mais les taux élevés et la nature des meurtres de femmes et des filles à Ciudad Juarez invitaient le mouvement des femmes partout dans le monde à commencer à utiliser le terme «féminicide» pour souligner la dimension de la tragédie.

Les médias ont rapporté des faits horribles, les autorités ont été accusées d’indifférence face à ces crimes et l’attention du monde a tardé à se manifester. Ciudad Juarez est devenue un triste symbole en terme de niveau de violence contre les femmes et de la férocité que cela peut atteindre. La solidarité avec les femmes de Ciudad Juarez et la mobilisation a été la réponse des organisations de femmes et féministes.

Après quelques années l’attention internationale a disparu, mais pas les meurtres dont le nombre a récemment enregistré une forte augmentation : lors du 1er semestre 2012 plus de 60 cas ont été signalés, soit plus que dans n’importe quelle année de la décennie tragique. Malheureusement, la réaction, à la fois locale et internationale, a été faible: les féminicides à Ciudad Juarez n’ont pas réussi à bouger les consciences alors que les femmes continuent de mourir.

L’Internationale socialiste des Femmes

– Condamne fermement les féminicides de Ciudad Juarez;

– Fait entendre sa voix face à cette nouvelle vague de violence entre les sexes et demande une action mondiale commune pour arrêter les meurtres de femmes à Ciudad Juarez et dans le monde;

– Rappelle ses nombreuses résolutions qui condamnent énergiquement la violence envers les femmes, demande une justice rapide, la réparation du mal et la punition sévère des auteurs et ceux qui ont agi de connivence avec eux passivement;

– Invite tous les gouvernements et les organisations internationales à se conformer à tous les engagements contenus dans les conventions, traités et conférences sur les droits humains et des femmes;

– Demande un engagement fort en faveur de politiques pour l’égalité des sexes comme un acte de prévention de la violence, car la violence est la forme la plus extrême de discrimination contre les femmes et un des moyens brutaux de domination et d’oppression dans les sociétés encore principalement patriarcales;

– Lance un appel à l’Organisation des Nations Unies et son Secrétaire général pour faire de la prévention de la violence à grande échelle une priorité d’action des Nations Unies.

L’Internationale socialiste des Femmes, rappelant que la 57e session de la Commission sur la Condition de la Femme abordera le thème de «l’élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre les femmes et les filles », s’engage à attirer l’attention sur les meurtres de femmes à Ciudad Juarez dans son travail avant et pendant la prochaine session de la Commission.

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